Hé oui, elle est de retour, comme le monstre du Loch Ness : nous voulons parler de cette satanée renouée du Japon, qui refait aujourd’hui parler d’elle dans les médias, exactement comme elle l’a fait l’an passé. Cependant, il n’y a pas de fumée sans feu, car cette plante, plutôt belle en soi, est un monstre végétal qui, non content d’évincer les autres plantes, cause également des dégâts aux bâtiments, aux routes, aux ponts et aux voies de chemin de fer. Mais quel type de plante est-ce là, et que pouvez-vous faire si, d’aventure, elle apparaissait dans votre jardin ?
Une plante exotique invasive
La renouée du Japon (Fallopia japonica ou Polygonum cuspidatum) est originaire du Japon, mais elle prolifère aussi dans d’autres régions. C’est l’une des espèces de plantes invasives les plus préoccupantes au monde. Actuellement, elle exploite au maximum les faiblesses des autres plantes et croît notamment dans les parcs municipaux, le long des voies de chemin de fer et aussi, par exemple, dans la réserve naturelle des Hautes Fagnes, en Belgique. La plante est plutôt jolie à contempler, avec ses grandes feuilles vertes et ses plumets ornés de petites fleurs blanches. Néanmoins…
Les caractéristiques (négatives) de la renouée du Japon
- cette plante vivace en forme d’arbuste développe des rhizomes solides et plonge profondément ses racines en terre. Elle pousse extrêmement vite, aussi bien dans les sols riches en nutriments que dans les sols pauvres, aussi bien dans les sols secs que dans les sols humides, et elle peut atteindre plus de deux mètres de haut. Elle a une préférence marquée pour les emplacements ensoleillés, mais elle supporte aussi l’ombre, si nécessaire.
- en hiver, la partie aérienne de la plante meurt.
- en mars et en avril, les tiges jaillissent assez vite du sol, entre les rameaux desséchés de l’année précédente, et les feuilles vert clair se développent ensuite. Les jeunes tiges vertes sont très flexibles. Elles s’épaississent par la suite tandis que de petits grains rouges apparaissent. Les tiges sont creuses, exactement comme pour le bambou.
- la plante fleurit en août et en septembre, ses petites fleurs sont de couleur crème ou blanches et roses ; dès lors, vous pouvez très facilement l’identifier, si d’aventure elle avait élu domicile dans votre jardin.
- elle évince les autres plantes et arbustes, elle est capable de pénétrer dans les maisons en fissurant les fondations et même de pousser à travers l’asphalte.
Astuces pour la combattre
Grâce à son énorme touffe radiculaire qui plonge profondément en terre (jusqu’à 3 mètres de profondeur !), la renouée du Japon n’est vraiment pas facile à déterrer. Si vous parvenez cependant à la retirer du sol, ne la jetez pas dans le conteneur à déchets verts ni sur le tas de compost, mais avec les déchets ménagers destinés à être incinérés. Diverses communes essaient différentes méthodes pour se débarrasser de la renouée du Japon ; notamment en la coupant plusieurs fois sur l’année, certainement pendant sa période de floraison, et en évacuant tous les déchets et restes végétaux. Un tout petit bout de racine, même s’il ne mesure qu’un centimètre de long, est suffisant pour relancer la croissance de la plante. La Direction des eaux et forêts tente actuellement des expériences en injectant de l’eau bouillante avec des lances sous haute pression. À certains endroits, les plantes sont recouvertes au printemps d’une bâche plastique sombre, afin de les couper de la lumière du soleil. Même les moutons et les cochons sont mis à contribution pour manger la renouée du Japon. En effet, la plante est également comestible et présente un goût qui rappelle celui de la rhubarbe. Vous pouvez donc aussi, en quelque sorte, n’en faire qu’une bouchée.
De bonnes nouvelles
Depuis 2016, il n’est plus permis de vendre ce monstre végétal. Vous ne pourrez donc plus le trouver dans notre centre de jardinage de Dendermonde !